jeudi 12 septembre 2019

(12) Un présent symbolique


« La plupart des linguistes avancent que la fonction principale du temps verbal est d'établir et d'ordonner les coordonnées temporelles des événements rapportés dans un discours et de les situer dans le temps par rapport à un point de repère qui est le plus souvent le moment de l'énonciation. Dans le récit, le type de discours qui nous intéresse ici, la référence temporelle s'établit dès le début du texte, bien qu'elle ne soit pas nécessairement explicitée, et reste en vigueur pendant de longs segments de narration, ou bien au cours du texte entier. Le fait que dans un récit le moment de l'énonciation et le point de repère ne sont certainement pas le moment présent, permet de localiser l'événement par rapport à un moment d'énonciation différent, que ce soit celui de l'énonciateur du texte ou celui d'un énonciateur dans le texte.»

Vetters, 1996



– Sommes-nous dans le présent?
– Je ne le sais pas... mais nous sommes présent.
– Pour peu de temps peut-être!
– C'est la caractéristique principale de tout le présent.
– Selon vous, existe-t'il plusieurs présent?
– Non. Le présent n'étant ni une chose, ni un lieu, ni même un temps...
– Comment? Le présent ne peut pas ne pas être un temps!
Selon vous... Pourtant... selon moi, il ne fait pas partie du temps.
– Pourquoi?
– Pour une raison épistémologique...
– Laquelle?
– Le présent n'ayant aucune durée, il ne peut faire partie du temps qui est la durée même...
– Le présent n'est pas stable?
– La stabilité n'est rien sans la durée...
– Le temps de l'énonciation quand même...
– À condition que cette énonciation ne dure point. Or ce n'est pas possible... autrement que symboliquement.


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