lundi 16 septembre 2019

(16) Rêve éveillé


« Il existe pour tous une continuité visible, par exemple textuelle ou musicale: elle accepte des variations, elle correspond à une attente, elle s'appuie sur une habitude éducative et culturelle –tout comme il est courant de penser la continuité et la continuation d'un chemin (attestée par la cartographie ou la fatigue) ou d'un mouvement (dont on étudie la cinétique et l'inertie).»

Patrick Rebollar



Extrait du Dernier Carnet de l'enfant Lune

Le feuillage des arbres bougeait, faiblement, mais suffisamment pour que ce lent mouvement, vu de loin, laisse apparaître un peu de la lumière du ciel, la découpe en ombres chinoises se transformant à l’infini et racontent des histoires totalement aléatoires et dépendantes de l’imagination de celui qui les regarde. Le fin bruissement des feuilles en un murmure se transforme pour qui lui prête oreille et attention. L’oraison est là et s'étend jusqu’au plus lointain horizon.
– J'observais les ombres avec tout l’émerveillement dont est encore capable l’enfant. Je les voyais avec cette présence profonde qui sans effort nous emporte, donne, enlève puis redonne  un sens nouveau aux images. Tôt ou tard, ces images, de gré ou de force, prendront le relais de la simple réalité et ouvriront tout grand les portes de la raison, du rêve éveillé ou de la folie. Les mots, comme sortant d’un néant profond qui nous habite ou nous hante, viendront après, s’ils n’étaient pas déjà là avant.

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