– Derrière le ciel embrumé se laisse voir par intermittence une pâleur qui, de loin, ressemble un peu au soleil...
– ... et surtout à une vieille lampe fatiguée au filament quasi cramé.
– Comment croire à ce qui est sous nos yeux et se dérobe à notre regard?
– Sans plus la moindre croyance verrions nous encore quelque chose?
– Je crois...
– Vous voyez!
– Et que vois-je ?
– Non, je faisais allusion au fait que vous croyez!
– C’est vous qui l'avez dit!
– Non c’est vous.
– Oui enfin je crois que c’est surtout une question épistémologique...
– J’ai l’habitude... alors j’écoute.
– Le mot croyance recouvre tellement de choses différentes qu’il est difficile de trouver une définition qui puisse constituer une base solide qui puisse contenter chacun.
– Essayez tout de même ou du moins faites appel au dictionnaire ! Et pendant que vous y êtes dites-moi si vous croyez que le monde de Candide est aussi le nôtre.
– Vous le savez il est des parallèles qui ne trompent pas. Lui et nous, tout comme notre narrateur, comme l’enfant Lune, Don Carotte et bien d’autres encore font incontestablement partie de notre monde... encore qu’il existe des sortes de frontières qui délimitent des espaces dans lesquels nous vivons. Disons que ces espaces s’ouvrent ou se ferment et que le fait qu’il soient ouverts ou fermés nous donne l’impression que les mondes se multiplient...
– Mais de fait?
– De fait ce n’est qu’un fractionnement... auquel nous accordons trop d’importance.
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