vendredi 13 septembre 2019

(13) Choix


« Les neurosciences ont bien d’autres moyens de conforter leur certitude que la pensée sans langage peut rester très performante. Parmi les arguments les plus forts, figure l’étude des capacités de l’hémisphère droit isolé de son homologue par l’opération de callosotomie qui sectionne les fibres réunissant les deux moitiés du cerveau. Cet hémisphère est, rappelons-le, dépourvu de langage. Voici les conclusions de Sperry*, dont les travaux en ce domaine ont été récompensés du prix Nobel :
Clairement, l’hémisphère droit perçoit, pense, apprend, et se souvient, à un niveau tout à fait humain. Sans le recours du langage, il raisonne, prend des décisions «cognitives», et met en œuvre des actions volontaires nouvelles.»


 Dominique Laplane, La pensée sans langage



– Candide était-il vraiment volontaire?
– Vous aimeriez savoir si c'est lui-même qui a pris la décision de subir une telle transformation je suppose...
–  Vous supposez juste, mais je crois que la question que vous soulevez est bien plus large que ce que vous supposez.
– Si vous le dites!
– Pour prendre une décision, il faut avoir le choix et la volonté de faire un choix.
– Jusque là je vous suis.
– Mais avant cela, pour avoir le choix, il faut que ce choix vous vienne à l'idée.
– Là, déjà, je ne crois pas que je puisse vous suivre... 

* R.W. Sperry, « Consciousness, personal identity and the divided brain »
Neuropsychologia, 1984, 22, 661-673

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