lundi 2 septembre 2019

(2) Inconnaissable


« Un livre d[on]t l’influence fut décisive m[ai]s d[on]t il ne reste aucune trace, pas plus qu’il ne reste des traces de l’auteur (ou si peu). »

Georges Perec, « Manuscrit préparatoire du Voyage d’hiver »
Cahiers Georges Perec, n° 1, POL, 1985, p. 297




– D'un point de vue général, pour nous comme pour Candide, de fort anciennes questions remontent à la surface, lesquelles étaient déjà discutées dès l’Antiquité...
– Par exemple?
– Comment pourrions-nous connaître ce qui est défini comme inconnaissable?
– Comment ce qui est inconnaissable peut-il être envisagé?
– Si l'on définit une chose, un phénomène, comme inconnaissable, c'est que cette chose est là puisque on lui attribue un nom ou un adjectif. Elle n'est donc pas entièrement inconnaissable...
– D'autre part comment pouvons-nous parler de ce qui est ineffable?
– Regardez! Candide et l'enfant Lune se sont, pour quelques instants, perdus littéralement dans leurs mémoires respectives.

– Je n'en suis pas si sûr...
– Que voulez-vous dire?
– Je veux dire que je ne suis pas si sûr que ces mémoires soient si différentes. Si l’on observe avec attention, il est possible de voir que leurs mondes, de plusieurs manières, se croisent et peut-être plus encore.
– Quel serait ce "plus encore"?

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