" [... ] il arrive fréquemment que, dès qu’on parle d’un comportement
narcissique, on décrive en fait un amour de soi-même excessif, ou au
contraire, une mésestime de soi, aboutissant la plupart du temps, dans
les deux cas, à une défaillance dans l’amour d’autrui et à un besoin de
réassurance permanente.
L’individu possédant un narcissisme
correct et suffisant, se connait bien et s’aime assez pour se sentir en
confiance dans les actions de sa vie, pour se sentir sécurisé dans les
entreprises qu’il mène. Il connaît une bonne estime de soi lui
permettant de se réaliser, et de mener à bien ses projets de vie. Il
sait aimer et se sentir aimé, sans frustration ni sentiment de
toute-puissance. Il peut donner et recevoir. Il est capable de vivre un
deuil, une rupture, sans se désorganiser, sans s’anéantir. Il rebondit
après les coups durs, se reconstruit après un vacillement. Il est
sensible, mais sans excès, aux marques d’attention. Il a besoin de la
reconnaissance d’autrui, mais sans dépendance.
Aux côtés de ce narcissisme
bien-portant, se trouvent de nombreuses anomalies de l’amour de soi,
dont tout un chacun souffre un jour ou l’autre. En effet, le développement du narcissisme, composante essentielle du psychisme, ne
s’accomplit pas sans heurts.
Geneviève Abrial
Un abîme vertigineux, s'ouvrait de l'intérieur dans l'esprit du Pantin.
Difficile de revenir à la raison quand celle-ci s’effondre sous le poids des mots. Un soupçon d’angoisse grandit dans son esprit dérangé. Plongé dans les codes qui lui ont été imposés, aussi muets qu’invisibles, ils sont d’autant plus présents que les mots relayés par Damon finissent par prendre sens.
Difficile de revenir à la raison quand celle-ci s’effondre sous le poids des mots. Un soupçon d’angoisse grandit dans son esprit dérangé. Plongé dans les codes qui lui ont été imposés, aussi muets qu’invisibles, ils sont d’autant plus présents que les mots relayés par Damon finissent par prendre sens.
Damon
– Seriez vous le témoin imprudent d’une malédiction.
Le Pantin
– Comment le Pr. Lucien Joyeux envisage-t’il ce traitement?
– En thérapie ils identifient, définissent et expliquent les
distorsions cognitives et les pensées dysfonctionnelles. L’objectif du
travail avec le psychologue est de les modifier, de les remettre en
question et, parfois, de les éliminer afin de générer de nouveaux
comportements plus adaptés.
– Avons-nous de tels comportements?
– Ce n’est pas à moi de vous le dire…
– Continuez votre compte rendu, je vous prie.
– Le rapport, ensuite, passe aux symptômes...
– Puisque nous y sommes, allez-y!
– En premier lieu il parle de confusion identitaire.
– Comment cela?
– Vous semblez reconnaître que vous êtes un pantin... tout en refusant la passivité que cela implique.
– Mais encore!
– Cela continue par le questionnement existentiel. Chez vous il oscille entre la certitude d'avoir été créé et l'angoisse du pourquoi.
– Cela m'importe qui peut le constater...
– C'est peut-être vrai, je ne suis point juge en cela et je ne suis point l'auteur de ce rapport. Laissez-moi poursuivre. Le point suivant concerne votre dépendance au Souriant. Votre créateur représenterait à la fois une figure parentale et une force déterminante qui vous prive de libre-arbitre.
– Ce sera tout?
– Non... Il semblerait que vous évitiez de vous confronter à la question de votre nature.
– D’où cela sort-il?
– Eh bien, par exemple, quand je vous ai posé la question: Avez-vous conscience de n’être point un humain? Vous souvenez-vous de votre réponse?
– Pas vraiment...
– Vous m'avez répondu, mot pour mot: Que voulez-vous dire par là? Serait-ce une allusion au fait que je ne serai qu’un pantin? Il y aurait là une sorte de mépris qui m'étonne de vous...
– Et alors?
– Alors, de ma part... rien...
– Et de la part du rapport?
– Il indique que par cette réponse vous perceviez ma remarque comme un « mépris », ce qui indiquerait une fragilité narcissique.
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