mercredi 12 mars 2025

 

" [... ] il arrive fréquemment que, dès qu’on parle d’un comportement narcissique, on décrive en fait un amour de soi-même excessif, ou au contraire, une mésestime de soi, aboutissant la plupart du temps, dans les deux cas, à une défaillance dans l’amour d’autrui et à un besoin de réassurance permanente.
L’individu possédant un narcissisme correct et suffisant, se connait bien et s’aime assez pour se sentir en confiance dans les actions de sa vie, pour se sentir sécurisé dans les entreprises qu’il mène. Il connaît une bonne estime de soi lui permettant de se réaliser, et de mener à bien ses projets de vie. Il sait aimer et se sentir aimé, sans frustration ni sentiment de toute-puissance. Il peut donner et recevoir. Il est capable de vivre un deuil, une rupture, sans se désorganiser, sans s’anéantir. Il rebondit après les coups durs, se reconstruit après un vacillement. Il est sensible, mais sans excès, aux marques d’attention. Il  a besoin de la reconnaissance d’autrui, mais sans dépendance.
Aux côtés de ce narcissisme bien-portant, se trouvent de nombreuses anomalies de l’amour de soi, dont tout un chacun souffre un jour ou l’autre. En effet, le développement du narcissisme, composante essentielle du psychisme, ne s’accomplit pas sans heurts.
 
Geneviève Abrial
 
 

 

 
 
Un abîme vertigineux, s'ouvrait de l'intérieur dans l'esprit du Pantin.
Difficile de revenir à la raison quand celle-ci s’effondre sous le poids des mots. Un soupçon d’angoisse grandit dans son esprit dérangé. Plongé dans les codes qui lui ont été imposés, aussi muets qu’invisibles, ils sont d’autant plus présents que les mots relayés par Damon finissent par prendre sens. 
 
Damon
– Seriez vous le témoin imprudent d’une malédiction.
 
Le Pantin
– Comment le Pr. Lucien Joyeux envisage-t’il ce traitement?
– En thérapie ils identifient, définissent et expliquent les distorsions cognitives et les pensées dysfonctionnelles. L’objectif du travail avec le psychologue est de les modifier, de les remettre en question et, parfois, de les éliminer afin de générer de nouveaux comportements plus adaptés.
– Avons-nous de tels comportements?
– Ce n’est pas à moi de vous le dire…
– Continuez votre compte rendu, je vous prie.
– Le rapport, ensuite, passe aux symptômes... 
– Puisque nous y sommes, allez-y!
– En premier lieu il parle de confusion identitaire. 
– Comment cela?
– Vous semblez reconnaître que vous êtes un pantin... tout en refusant la passivité que cela implique.
– Mais encore!
–  Cela continue par le questionnement existentiel. Chez vous il oscille entre la certitude d'avoir été créé et l'angoisse du pourquoi.
– Cela m'importe qui peut le constater...
– C'est peut-être vrai, je ne suis point juge en cela et je ne suis point l'auteur de ce rapport. Laissez-moi poursuivre. Le point suivant concerne votre dépendance au Souriant. Votre créateur représenterait à la fois une figure parentale et une force déterminante qui vous prive de libre-arbitre. 
– Ce sera tout?
– Non... Il semblerait que vous évitiez de vous confronter à la question de votre nature.
– D’où cela sort-il?
– Eh bien, par exemple,  quand je vous ai posé la question: Avez-vous conscience de n’être point un humain? Vous souvenez-vous de votre réponse?
– Pas vraiment...
– Vous m'avez répondu, mot pour mot: Que voulez-vous dire par là? Serait-ce une allusion au fait que je ne serai qu’un pantin? Il y aurait là une sorte de mépris qui m'étonne de vous... 
– Et alors?
– Alors, de ma part... rien...  
– Et de la part du rapport?
– Il indique que par cette réponse vous perceviez ma remarque comme un « mépris », ce qui indiquerait une fragilité narcissique


 

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