“Mais
qu'est-ce donc que cette « vérité de l'image»? Dans ses Nouvelles notes
sur Edgar Poe, en 1857, Baudelaire devait produire une définition de
l'imagination - à savoir la faculté de produire des images -
soigneusement écartée de toute « fantaisie» subjective et, bien au
contraire, décisivement accordée à un enjeu de connaissance:
«L'Imagination n'est pas la fantaisie; elle n'est pas non plus la
sensibilité, bien qu'il soit difficile de concevoir un homme imaginatif
qui ne serait pas sensible.
L'Imagination est une faculté quasi divine qui perçoit tout d'abord, en dehors des méthodes philosophiques, les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies. [En conséquence,] un savant sans imagination n'apparaît plus que comme un faux savant, ou tout au moins comme un savant incomplet.» En 1859, Baudelaire résumera tout ceci avec une formule retentissante: «L'imagination est la reine du vrai, et le possible est une des provinces du vrai.»
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les éditions de minuit, p.242
L'Imagination est une faculté quasi divine qui perçoit tout d'abord, en dehors des méthodes philosophiques, les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies. [En conséquence,] un savant sans imagination n'apparaît plus que comme un faux savant, ou tout au moins comme un savant incomplet.» En 1859, Baudelaire résumera tout ceci avec une formule retentissante: «L'imagination est la reine du vrai, et le possible est une des provinces du vrai.»
Georges Didi-Huberman, Imaginer recommencer, Les éditions de minuit, p.242
Le Pantin
– N’as-tu point remarqué, Damon, combien nous, pauvres et sombres inconnus, sommes peu lus, voire pas du tout? Nous ne sommes presque rien, et ceux qui, quand la chance nous sourit, nous découvre s’arrêtent souvent à la première impression.
– N’as-tu point remarqué, Damon, combien nous, pauvres et sombres inconnus, sommes peu lus, voire pas du tout? Nous ne sommes presque rien, et ceux qui, quand la chance nous sourit, nous découvre s’arrêtent souvent à la première impression.
Damon
– Où sont-ils?
– Où sont-ils?
Le Pantin
– Ils sont là. Vous pouvez les voir au large, aux confins de l'Archipel, dans ces bateaux à moité vides qui vont et viennent sur l'horizon.
– Ils sont là. Vous pouvez les voir au large, aux confins de l'Archipel, dans ces bateaux à moité vides qui vont et viennent sur l'horizon.
Damon
– Mais pourquoi voudrais-tu qu’ils nous lisent? Un simple coup d’œil leur suffit. Et ce qu’ils y entendent, il faudra vous y faire… je vais vous révéler un secret: notre histoire ne les captive guère. Très peu d'entre eux, une petite poignée seulement nous lit et la plupart de ceux qui s'égarent jusqu'à nous ne lisent pas vraiment...
Le Pantin
– Et pourquoi cela ?
Damon
– Parce que, souvent, trop souvent, ce n'est pas ce qu’ils attendent…
– Ils aimeraient que les choses évoluent... qu'elles forment une histoire qui les distraient.
Le Pantin
– Mais elles évoluent, à chaque instant, imperceptiblement, comme le fleuve qui jamais ne cesse d’être autre et pourtant demeure lui-même.
Damon
– Trop lentement pour eux. Quand les faits sont un peu vague ils veulent qu'on leur fournisse des informations claires. Ils veulent voir le changement, non le sentir. Ils n'aiment pas trop le chaos et s’impatientent de ne pouvoir saisir ce qui se passe d’un seul regard. Alors, faute de saisir un ensemble qui reflète, autant que possible, leur vérité ils se sentent perdus et très peu concernés.
Le Pantin
– Mais elles évoluent, à chaque instant, imperceptiblement, comme le fleuve qui jamais ne cesse d’être autre et pourtant demeure lui-même.
Damon
– Trop lentement pour eux. Quand les faits sont un peu vague ils veulent qu'on leur fournisse des informations claires. Ils veulent voir le changement, non le sentir. Ils n'aiment pas trop le chaos et s’impatientent de ne pouvoir saisir ce qui se passe d’un seul regard. Alors, faute de saisir un ensemble qui reflète, autant que possible, leur vérité ils se sentent perdus et très peu concernés.
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