« Il ne suffit pas d'espérer: il faut savoir espérer. C'est ce dont Ernst Bloch se sera employé, tout au long de sa vie, à donner forme et contenu sous le nom de docta spes ou de «principe espérance». Pour agir, il faut avoir espéré, désiré.
Mais pour bien agir il faut savoir reconnaître le principe de son véritable désir: il faut donc savoir-désirer. Or pour savoir — et cela nous le savons, au moins, depuis Aristote —, il faut aussi imaginer: savoir imaginer ou, mieux encore dans ce contexte, penser-imaginer. Bref, il n'y a pas de politique, pas d'histoire, pas d'expérience qui vaillent sans le désir qui vient à la pensée par tout un flot d'images qui vont bientôt innerver notre corps, nos gestes, notre agir.»
Mais pour bien agir il faut savoir reconnaître le principe de son véritable désir: il faut donc savoir-désirer. Or pour savoir — et cela nous le savons, au moins, depuis Aristote —, il faut aussi imaginer: savoir imaginer ou, mieux encore dans ce contexte, penser-imaginer. Bref, il n'y a pas de politique, pas d'histoire, pas d'expérience qui vaillent sans le désir qui vient à la pensée par tout un flot d'images qui vont bientôt innerver notre corps, nos gestes, notre agir.»
Georges Didi-Huberman
Imaginer recommencer, Ce qui nous soulève
Les éditions de minuit, p.305
– Vous parlez, dans votre rapport, de Damon le petit chien. Et vous posez, comme diagnostique hypothétique, ceci: Il aurait, dites-vous, je vous cite, des trait schizoïdes marqués et des tendances obsessionnelles. En tant que chien il possèderait une double nature: d'un côté l'instinct, de l'autre une intelligence froide et méthodique. Son rôle au sein du groupe serait celui d'un catalyseur intellectuel et un questionneur implacable. Vous observez aussi quelques symptômes. Le premier serait une distanciation émotionnelle. Il ne partage pas les angoisses du pantin, mais les met en lumière.
– Je dois, pour vous répondre, vous rappeller que ce rapport a été rédigé à partir de cahier incomplets, que ce n'était que des hypothèses et non des vérités, d'autre part, vous le savez certainement, il n'y a pas de grande décision sans une part de regret.
– Votre esprit est inquiet, peut-être une sorte d'espoir, quelque chose comme un volcan y travaille contre votre gré et creuse de profonds sillons qui peinent à se refermer... sur une terre dont on peine à déterminer les limites de sa réalité…
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