« N'importe où, à volonté, je peux tirer un voile sur mon regard: tout à coup, je me retire en moi-même et j'y trouve une chambre noire où tous les accidents de la Nature se reproduisent sous une forme beaucoup plus pure que celle sous laquelle ils apparaissent à mes sens extérieurs. » Il avait appris à cultiver des visions qui étaient nourries non de fantaisie, mais de vérité - la vérité de sa mémoire et de son observation -, et qu'il pouvait convoquer à volonté, et modifier à son gré.»
Honoré de Balzac
Le vent tourne autour des pierres roses et noires, les lèche, les soulève presque avant de les abandonner. Il emporte avec lui les traces du dernier passage, fait danser les cendres en tourbillons. Sur ces îles mouvantes, le temps ne s’accroche à rien. C’est un lieu où l’oubli se mêle à la persistance.
« Nous vivons dans un cirque… » disait une voix, quelque part, du moins l’avait-il lu sur quelque page.
L’écrivain, alerté par ces pages éparses de carnets qui lui sont parvenus en des circonstances fortuites mais non dénuées de sens, à embarqué sur un de ces paquebots majestueux propice à la réflexion mais presque vide. Il avance maintenant sur la roche brûlée, entre les vestiges d’une construction avortée. Ici, un mur écroulé, là, une passerelle dont l’extrémité s’abîme dans le vide. Plus loin encore, des pierres empilées comme pour former une arche ascendante, mais qui ne mène nulle part.
Un cirque? Peut-être. Une scène, assurément. Un espace où se répète un jeu dont nul ne détient la règle.
Revenir à la raison était l’impératif qu’il s’était donné, mais un soupçon d’angoisse ne cessait de le tourmenter.
« Nous vivons dans un cirque… » disait une voix, quelque part, du moins l’avait-il lu sur quelque page.
L’écrivain, alerté par ces pages éparses de carnets qui lui sont parvenus en des circonstances fortuites mais non dénuées de sens, à embarqué sur un de ces paquebots majestueux propice à la réflexion mais presque vide. Il avance maintenant sur la roche brûlée, entre les vestiges d’une construction avortée. Ici, un mur écroulé, là, une passerelle dont l’extrémité s’abîme dans le vide. Plus loin encore, des pierres empilées comme pour former une arche ascendante, mais qui ne mène nulle part.
Un cirque? Peut-être. Une scène, assurément. Un espace où se répète un jeu dont nul ne détient la règle.
Revenir à la raison était l’impératif qu’il s’était donné, mais un soupçon d’angoisse ne cessait de le tourmenter.
Troublé devant ce néant informe il se demande si le paysage, pour autant qu’il existe, ne serait point la résultante d’une subtile adéquation entre les personnages qu’il poursuit et les éléments primitifs.
– Serais-je le témoin imprudent d’une malédiction planant sur un horizon démesuré au-dessus d’un abîme vertigineux… ou d’une manifestation brutale de mémoire eidétique dans laquelle se meuvent des images d’un autre temps?
Plongé lui aussi dans les codes qui lui ont été imposés, bien que, pour la plupart, ils soient muets et invisibles, ils sont d’autant plus présents...
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