vendredi 21 mars 2025

 

« Suspendre l'histoire, ce n'est pas la nier. Ce n'est ni l'ignorer ni s'en croire indemne. L'histoire nous rattrape de toute façon. Voilà pourquoi le geste d'inactualité qu'implique un soulèvement ne peut en rien être considéré comme «hors de l'histoire». A toute brèche ne faut-il pas des bords, avec le matériau qui les constitue, fût-il justement ébréché? Suspendre le temps historique — œuvre de toute révolte authentique, donc «épiphanique», selon Furio Jesi dans Spartakus — consisterait donc, en fin de compte, à réinventer l'histoire et non pas à la mettre hors-jeu purement et simplement.»

Georges Didi-Huberman, Imaginer Recommencer, Les Éditions de Minuit, p.51




Walid et Lucien se démènent comme ils peuvent dans l'invisible...
– Suivez-moi et faites, autant que possible, exactement comme moi.
– Où sommes nous?
– Nous sommes hors du temps…
– Je n’y vois rien!
– Là où nous sommes rien ne se donne à voir sans notre propre volonté.
– Vous voulez dire qu’il suffirait…
– Je crois que vous commencez à comprendre.
– Que cherchons nous à la fin?
– Une brèche… une rupture… un léger passage par lequel pourrait advenir quelque chose qui ressemblerait à  un commencement…
– Comment cela pourrait-il se faire quand plus rien n’aurait forcé de loi?



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