mercredi 21 novembre 2018

(21) Heures creuses


« Ces jeux permettent d’envisager une poétique qui échappe au concept englobant de la mimèsis, pour se rapporter à une manière de déployer des effets. Largement dissimulée par les arts poétiques de l’imitation, une veine poétique de l’efficience court tout au long de l’âge classique, dont le roman de Cyrano fournit un exemple frappant en même temps que particulièrement retors. La confusion que le récit produit savamment entre les visées poétiques et les visées rhétoriques permet de donner corps à une esthétique envisagée comme une pratique persuasive.»

Jean-Luc Martine, Fiction de la rhétorique et rhétorique de la fiction 



De part et d’autre, ces murs sur lesquels l'enfant se perdait et retrouvait quelquefois un chemin d'origine, délimitait la quarantaine de mètres du glacis fait de solides moellons d’une vingtaine de centimètres de long, d’une quinzaine de large, épais de même, et qu’il fallait sans cesse balayer pour accueillir dignement les clients. Non seulement la horde envahissante des clients des week-ends ensoleillés mais aussi ceux, beaucoup moins nombreux mais plus réguliers des ciels couverts. Durant les heures creuses, en plein midi ou plus avant, quand le soleil lui aussi tape, allongé sur le mur, les yeux mi-clos il ne dort ni ne rêve vraiment, mais dans un autre monde il est.

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