vendredi 9 novembre 2018

(9) Censure





Trois cents-trente-septième rapport de Don Carotte
Extrait du premier et grand Cahier d'Esquisses et de Résistance à l'Ordre 


 Avant que de fréquenter un moraliste radical et réactionnaire, je vous ai connu plus enthousiaste, saillant et percutant, cher Guisbert. Et surtout plus courageux. Curieusement quand vous l'étiez, dans votre jeunesse, vous étiez plus calme, moins agressif et surtout moins violent. J'aimais vous entendre parler et développer ce qui me manquait alors. Vous étiez, dans ces cas-là, une sorte de modèle qui m'inspirait. Je ne savais presque rien de cette façon de parler. Je ne l'avais jamais pratiquée... Depuis j'ai appris en même temps que plein d'autres choses... Cette violence que vous me prêtez, je vous l'ai déjà dit: c'est la vôtre. Vous faire face nécessitait ce courage dont je parlais, mais à la condition de garder son sang-froid... Cela je l'ai appris et vous le savez. Vous verriez-vous en ces occasions, que l'image de vos yeux, littéralement injectés de sang vous effrayerait plus sûrement que l'hydre que vous imaginez être devant vous....
Tout cela pour aboutir à la conclusion, énoncée d’ailleurs depuis longtemps, selon laquelle, et selon vous, il existe, comme le dit Mark Hunyadi (Le Temps, 4-1-2018) à propos du livre de Emmanuel Pierrat, «Nouvelles morales, nouvelles censures»:

« Des voies médianes, permettant de concilier le devoir de mémoire, le légitime respect de la nécessaire égalité des citoyens, le droit des minorités, avec l’amour de l’art et de la liberté»...
... ou comment mettre en place, fastidieusement, tièdement,, mais implacablement sur la longueur une censure qui ne dit pas son nom...

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