Cher Joachim,
Votre silence m'inquiète. Certes il fait partie de ce que nous construisons avec une infinie patience, mais il est des circonstances où la règle doit faire halte et laisser paraître l'exception. Je vous en prie, répondez-nous. Le temps passe et les "glossolales" avancent. Il s'en faut de peu de temps jusqu'à ce que les Émissaires ne captent ce qu'ils disent et vous seul savez ce que cela sous-entend. Croyez-moi, mettez fin à votre retraite et reprenez le flambeau de la vie. Nous avons besoin de vous. Que faut-il vous dire de plus? L'émoi qui s'étend ne fait que renforcer le bouclier qui les protègent. Déjà parmi les gardiens, il en est chez qui l'espoir d'un monde nouveau a germé. Nous ne pouvons avoir une confiance absolue. Demain il en est qui descendront rejoindre ceux qui tentent de nous rejoindre en récoltant ces poussières et ces gravats dont nous avons tant besoin. L'homme qui est à nos portes n'est que le premier. Si nous ne mettons un terme à son voyage, d'autres suivront, c'est certain. Certes tous ne seront pas "glossolale", mais le mal sera fait. Ce qu'ils sauront alors, personne ne pourra plus le leur enlever. Vous aurez remarqué que je ne puis me servir de ma plume officielle, celle qui nous fut offerte par notre très Grand. Cela est cause du modeste niveau de cette missive. Mais ne vous cachez pas derrière cette mauvaise excuse, notre cause est noble et si je ne puis vous faire parvenir qu'une triste et faible lumière c'est que je ne peux écrire que sous la dictée de notre lune. Malgré tout, je vous sais capable d'en remonter le cours... Ici les plus grands spécialistes sont réunis en cession spéciales. Il a fallu que nous fassions preuve d'originalité et de séduction pour les réunir sans que cela leur "mette la puce à l'oreille". Tous font assaut de savoir et de bienséance. La question, ils en sont certains, est du plus vif intérêt du point de vue spéculatif. Aucun d'entre eux ne se doute qu'il s'agit d'un cas concret. Tous sont persuadés que celui qui résoudra l'énigme sera élu. En effet, par le plus grand des hasards nous sommes arrivés à échéance. Notre Bienheureux Oncle de la Nation numéro Sept, Chevalier de la Bourse du Grand Savoir, a pris ses quartiers au Levant et sa plume attend son nouveau maître. Autant vous dire qu'ils oeuvrent avec une belle et fervente application. Déjà, cette noble assemblée s'est scindée en deux parts quasiment égales. D'un côté, ceux qui "y croient", et de l'autre ceux qui pensent qu'il ne peut s'agir que d'un simulacre destiné à tester le coeur de leurs pensées. À les voir et surtout à les entendre, rien ne permet de garantir que cette réunion ne soit la cause d'un mal plus grand encore....
Nous vous attendons. Qui sait si demain cela ne sera déjà trop tard?
Votre Isidore
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