mercredi 2 octobre 2024

L’une sans l’autre

 
 


«Une des images les plus fréquentes à propos de la “vie” que le marionnettiste donne à la marionnette est celle de “l'animation”, avec toutes les connotations métaphysiques et spirituelles associées à cette idée: anima renvoie à la présence de la vie, du souffle vital passant dans le corps inerte de la marionnette, de l'impression d'une “âme” qui habiterait alors le corps artificiel des marionnettes, phénomène qui serait à la source du plaisir que nous prenons à les voir et de la “magie” qui se dégage de cet art. Il y a, rappelle Philippe Choulet en ouverture de son article, un “animisme commun” chez les marionnettistes et les spectateurs que revendiquent certains comme ce qui fait la magie de leur pratique, qu'utilisent d'autres pour doter la marionnette d'une forme de spiritualité et que d'autres encore démystifient en rappelant qu'il ne s'agit là que d'une “illusion de l'animation” (P. Choulet) que le regard philosophique pourrait nous aider à comprendre et à déconstruire.»


 


– Sait-il seulement que le feu le consume?
– Il est stupéfait… mais ne sait rien. Le saurait il que cela ne changerait rien…
– Il ne connaît rien de l’inertie de la matière… Il ne connaît rien de la force qui le maintient dans les airs et combien elle est supérieure à celle qui le retient au sol… et…
– Et?
– L’une sans l’autre n’existerait point… Au fur et mesure que tout se passe, il apprend…
– Que se passe-t’il !
– L’une, non sans l’autre, passe… Ils passent… Tout passe… et dans l’invisible passant, en plein jour comme en pleine nuit, arpente du cou jusqu’au pied, le sol au corps si mou. Un seul geste et le rouge dans l’eau d’un coup se déroule, du cœur jusqu’aux pieds. Alors, par fragments successifs aux souffles rauques, s’enracine et reste sans voix ce qui en terre ne pouvant se taire, se met à brûler…

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