« Dans un autre tiroir, un tiroir de mon esprit, j'ai des souvenirs très anciens, des hallucinations et des visions, eux aussi sélectionnés selon je ne sais quelle grille dont je ne peux percevoir le sens. Comment vais-je tout rassembler? Quelle est leur volonté, que doivent-ils me dire? Ce sont les pièces d'un puzzle ? Les pièces d'un même puzzle ou de dizaines de jeux sans lien les uns avec les autres? Qu'est-ce que je veux trouver? Qu'est-ce que je veux dire? Je ne sais pas, je sais seulement que l'instinct de la quête me pousse vers quelque chose, me dit quelque chose, me montre quelque chose,…»
Mirceade Cartarescu, Solénoïde, Points
– Qu'est-ce qui est réel ? Est-ce le visible, palimpseste éloquent, ou est-ce l'invisible, ce qui jamais ne peut être recouvert?
– Est-ce le rêve ?
– Est-ce l'évidence du jeu des marionnettes actionnées par le montreur de marionnette?
– Sont-ce les marques des uns sur les autres?
Pinocchio l'Autre joue à ce qu'il n'y ait plus de frontière entre l'imaginaire et la réalité, entre le réel et ses ombres qui seraient la vérité.
– Sentir n'existe que sous la forme du dynamisme par lequel le vivant surmonte cette limite…
– Le réel est une totalité qui se constitue dans et comme sa propre limitation.
Ils se parlent comme s’ils étaient une seule et même personne…
Chaque aventure de Pinocchio, comme pour Don Carotte, marque une limitation de la totalité à laquelle elle renvoie, dans la mesure où il la dépasse vers une autre expérience. Ils voudraient excéder chaque expérience.
– Telle est la vie philosophique:
Errer d'une expérience à une autre, passer d'une question à une autre.
– Viens vite, Daemon, et regarde bien ce que tu vas voir, parce que tu ne vas pas le croire
– Viens vite, Daemon, et regarde bien ce que tu vas voir, parce que tu ne vas pas le croire
Revenu des profondeurs inouïes et jamais vues de la grotte rouge, il peine à s’en souvenir. À peine est-il ressorti qu’une lente et progressive mélancolie se répand en lui… Il oublie…
– Je ne sais d’où je viens… ma mémoire est comme un sablier qui se vide…
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