jeudi 15 janvier 2015

Juste avant que ne chantent les oiseaux de jour


 – Sur sa poitrine s'est formé comme un chapelet de rosée...
Une seule goutte et le monde sans fin se recrée
reflétant à l’infini ce qui en elle se reconnait.


Pour échapper à la mesure, sans plus aucune charge de proportions, au-delà de toute mesure, Auguste, au sortir de la pleine nuit, quand s'approche sans un mot le crépuscule, juste avant que ne chantent les oiseaux de jour, dans l’azur s'élance encore. Comme une toupie, la tête presque en bas, dans cette position incongrue, pour retrouver une direction que le scandale ne puisse atteindre, il médite et tourne autour d'un axe qu'il a de lui-même su planter.
– Tout est là, au-delà de toutes traditions, ce n'est pas le monde entier qu'il faille changer, mais une nouvelle façon de l'envisager. Ce n'est pas le soleil qui tourne autour de la terre, mais la tête qui tourne autour de son axe...
Il sentait fort bien que quelque chose ne tournait pas aussi rond que sa figure, la syntaxe n'était point si bien accordée que l'on puisse sans remords et sans émotions "tourner en rond" voir même "en bourrique"...
À ces hauteurs, le contre pied, pour pas cher et pour longtemps sans le quitter, pourrait faire se pousser la farce bien trop loin.
– Je ne serai que trop poussé à être dans cette entreprise, le développement qui soit parfaitement semblable à l’origine... Le coup serait fatal.
Et pourtant, de lui à lui-même, comme un idiot je sais que le secret consiste à défaire cette frontière qui nous pousse à penser, comme l'instinct nous pousse à l'amour, que le ciel serait séparé de nous. Une chimère de plus que sans désir nous supportons.
De moi à moi-même, sans pouvoir me torcher la tête, à toute heure je suis, à tout instant, tout ce que j'ai été, tout ce que je suis et tout ce que je serai... L'immortalité sans ce savoir ne serait qu'une durée de temps.

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