samedi 3 janvier 2015

"La saisie du mystère varie selon la qualité de l'âme"

Bien des jours passent.
Auguste et Justin, dans les hauteurs aiment à se retrouver.
Tout comme leurs maîtres disparus ils échangent quelques souvenirs.
– Comme le disaient nos maîtres, les souvenirs changent autant qu'ils sont changés.

– Cher Auguste, ne vous déplaise, les perroquets transmettent en répétant ce qui sans eux serait perdu.
– Il n'empêche, je ne crois pas qu'il faille sans autre répéter ce que nous entendons. Il me semble que la réflexion n'est pas chose superflue. Remarquez, il arrivait à mon maître de ne point seulement me demander de mémoriser, il me posait aussi des questions. Ce qui, me disait-il favoriserait, le moment venu, l'apparition d'une certaine forme de jugement...
– Vous voilà juge, aujourd'hui!
 – Ce n'est pas dans ce sens là que la chose était dite et si ce n'est par malice, c'est donc par manque d'enseignement que vous vous fourvoyez. Reprenons...
– Oui, reprenons. Dites -moi quelle genre de question vous posait-il?
– Il me demandait si je connaissais ce qui, en lui-même, possède le présent, le passé et le futur...
– Et que lui avez-vous répondu?
– Rien.
– Vous avez répondu : rien!
– Non, je n'ai rien répondu. J'ai fait silence.
– Ah oui! Ce célèbre silence que vous aviez commencé d'expliquer sans jamais savoir finir.
– Vous vous trompez, ce n'est pas que je ne sache pas, mais "la saisie du mystère varie selon la qualité de l'âme"...
– Vous répétez là...
– Non, monsieur, je cite... (lien)
– Et quelle différence faites-vous entre citer et répéter?
– Je mets une intention dans la répétition.
– Et quelle est cette intention.
– Mon intention est d'attirer votre attention sur la notion d'âme et du silence qui la nourrit... mais je crois qu'il temps de nous dégourdir les ailes...
– Le ciel n'attend pas...