dimanche 25 février 2018

À la fois vrai et faux


"La communication est le concept central de la théorie de Habermas. Lorsque nous parlons, nous élevons simultanément des «prétentions à la validité»: nous prétendons que ce que nous disons vaut, et nous pouvons, le cas échéant, le justifier. C'est le noyau dur de la théorie de la rationalité chez le philosophe. Cette conception de la validité lui permet de décliner la notion de vérité en trois domaines différenciés: la validité objective (dis cours scientifique, vérité), la .validité normative (discours moral, justesse) et la validité subjective  (monde subjectif, sincérité).
La notion de validité se substitue donc à celle de vérité . Une énonciation peut être valide sans être vraie. Le noyau rationnel et intersubjectif de la communication est donné dans cette possibilité toujours ouverte de justification.
La communication est une activité élémentaire, distincte de l'activité qui a toujours été considérée comme le type suprême de rationalité: l'activité dite instrumentale, c'est-à-dire en fonction d'une fin (par ex., travail pour gagner de l'argent). Par l'activité communicationelle, deux sujets sont capables de s'entendre; dans l'activité instrumentale, on intervient sur le monde, ce qui est très différent. La communication est structurée par l'entente, ce qui ne veut pas dire, naturellement, que  l'entente règne. Elle a, chez Habermas, le rôle d'une idéalisation morale. Beaucoup de malentendus à propos d’Habermas viennent de cette confusion."

Mark Hunyadi, Le Temps 24.02.201






Sur le chemin de Pinocchio il commence de le savoir, tout est sous surveillance...

– S'il était possible de soulever chaque chose, nous pourrions en trouver une autre que la première dissimule...
Il faut bien l'avouer, ce n'était qu'un début de pensée. Une sorte d'avorton banal à la portée de n'importe qui... mais dont on peut penser que, convenablement stimulé, à son tour, une fois soulevé, cet avorton de pensée, puisse en révéler une autre...

Pinocchio, l'Autre, comme tout Pinocchio qui se respecte, aimerait avoir la parole. Certains pensent et disent qu'ils l'ont déjà. C'est à la fois vrai et faux. Ce qu'ils disent ne sont que les mots que l'on leur fait dire. C'est pourquoi, inéluctablement,  à l'intérieur d'eux-même, deux forces opposées s'y liguent pour, après y avoir fendu le cœur même, y creusent un fossé et, simultanément, le remplissent d'une amertume éruptive qui va prendre, à force de transformations successives, on le verra, la forme d'un corps nouveau.

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