lundi 5 février 2018

La condition première

"La lune était en son plein, le ciel était découvert, et neuf heures du soir étaient sonnées lorsque nous revenions d’une maison proche de Paris, quatre de mes amis et moi. Les diverses pensées que nous donna la vue de cette boule de safran nous défrayèrent sur le chemin. Les yeux noyés dans ce grand astre, tantôt l’un le prenait pour une lucarne du ciel par où l’on entrevoyait la gloire des bienheureux; tantôt l’autre protestait que c’était la platine où Diane dresse les rabats d’Apollon; tantôt un autre s’écriait que ce pourrait bien être le soleil lui-même, qui s’étant au soir dépouillé de ses rayons regardait par un trou ce qu’on faisait au monde quand il n’y était plus.
« Et moi, dis-je, qui souhaite mêler mes enthousiasmes aux vôtres, je crois sans m’amuser aux imaginations pointues dont vous chatouillez le temps pour le faire marcher plus vite, que la lune est un monde comme celui-ci, à qui le nôtre sert de lune. »
La compagnie me régala d’un grand éclat de rire.
« Ainsi peut-être, leur dis-je, se moque-t-on maintenant dans la lune, de quelque autre, qui soutient que ce globe-ci est un monde.»"


L'Autre Monde ou les États & Empires de la lune, Cyrano de Bergerac




Dans les premiers jours de son voyage, l'enfant ne sait pas, et pour cause, entièrement quelle en sera l'issue.

– Il se pourrait que cela soit la condition première de tout voyage authentique...

Apprendre à marcher est chose plus ardue que de mémoriser... Il fouillait méticuleusement tout autant la moindre anfractuosité du terrain tout comme le moindre recoin des prémisses de sa mémoire. C'est alors qu'apparurent les perroquets.

– Ce n'était pas une vraie présence, il est vrai que je ne pouvais les voir. Mais ils étaient là. Je pouvais les entendre et sentir leur présence. Je n'entendais pas seulement le son de leurs voix et les diverse intonation correspondant à une nuée de personnages, mais j'entendais aussi le bruissement des feuilles qui réagissaient au moindre de leurs mouvements.

Tout se passait dans un de ces halliers ou il est difficile de pénétrer. Ce n'était pas un combat épique, plutôt une douce bataille d'oreiller. Nous étions assis sur une haute branche. Le plus souvent j'arrivais le premier et je contemplais l'horizon. Je ne les voyais pas arriver. Tout d'un coup, ils étaient là, juste à côté de moi.
 

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