lundi 26 février 2018

Rare confession


" Mais la question de savoir jusqu’à quel point la vie a besoin, d’une façon générale, des services de l’histoire, c’est là un des problèmes les plus élevés, un des plus grands intérêts de la vie, car il s’agit de la santé d’un homme, d’un peuple, d’une civilisation. Quand l’histoire prend une prédominance trop grande, la vie s’émiette et dégénère et, en fin de compte, l’histoire elle-même pâtit de cette dégénérescence."
 
Seconde considération intempestive, Friedrich Nietzsche



Pour Fernand, le Surveillant, toute parole, aussi vivante qu'elle puisse être, finit comme lettres mortes... Inutile de vous dire qu'il n'entend rien des pensées de Pinocchio, l'Autre. En réalité personne ne saurait dire ce qu'il pense de lui, si vraiment il pense.

– Peu importe ce que dit la parole, peu importe l'Histoire, peu importent les histoires, peu importe ce qu'on lui ou leur fait dire, pourvu qu'elles soient conformes. La conformité est la politesse de l'espoir...

Fernand prend grand plaisir à surveiller et quand on lui demande quel est son métier, il répond sans hésiter ce qu'il répète depuis...

– Surveiller et répéter le tout selon les formes et nous ont été imposées et que, par pur mimétisme, nous nous sommes imposés. 

Quelquefois, rarement, il se laisse aller à quelque confession:

– Je suis le gardien de ce que je surveille, non pas seulement ce qui est du ressort du monde des formules ou de celui des mots secrets, mais de celui de la forme. Rien n'est plus important que le monde de la forme. Le fonds ne peut que suivre... Tout est ainsi depuis toujours. Il suffit de le répéter pour qu'il continue ainsi de tourner.


 


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