lundi 12 février 2018

Passages




– Ceci n'est rien d'autre qu'un passage... un simple passage... et ce que vous cherchez n'est rien d'autre qu'un passage... aussi...

L'enfant et Pinocchio n'en croient pas leurs yeux... Comme quand, encore frémissants, juste après l'orage et ses éclairs aveuglants, nous rouvrons les yeux sur ce monde qui nous est revenu comme neuf et surtout leurs oreilles encore bourdonnantes des éclatements et autres grondements terrifiants du ciel ou de la nuit. Par quel sorte d'illusion pouvaient-ils voir ce qui déjà était passé et qui maintenant devait appartenir à un autre monde... et que pourtant ils voyaient. Témoins assez fous pour rester lucides devant ce à quoi ils ne pouvaient pas croire, l'un et l'autre, certes, ne pouvaient ni voir, ni dire exactement ce que l'autre voyait, mais tous deux savaient...

– Nous devrions être prudents sur la place à accorder à l'action de nos sens, tant ils sont perturbés par la violence des éléments qui les stimulent...
– Mais alors, à quoi devrions-nous nous fier?

Les uns comme les autres savaient que parmi les milliers de pensées qui, à chaque instant nous assaillent, il en est certaines qui pourraient être tout-à-fait autres que ce que... précisément... nous pensons.

– En d'autres termes, certaines de ces pensées ne sont pas les nôtres... dit la voix de celui qui vient du passé.

Il poursuit:

– ... et ce que nous percevons comme se passant devant ou autour de nous n’influence pas seulement ce que nous sommes du point de vue physique. Mais "cela" agit sur ou suscite en profondeur: ce qui est en nous-même...
– Comment cela?
– Les éclairs ou tout phénomène extérieur créent des conditions pour que ce qui est en nous, réagisse...
– Ce qui veut dire?
– Ce qui veut dire qu'une grande part de ce que nous croyons être à l'extérieur de nous-même est en fait à l'intérieur...
– Ce que nous voyons ne serait rien d'autre qu'une invention de l'esprit...


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