mardi 13 février 2018

Sous les yeux


"Posséder le savoir, si on ne le manifeste pas et si on ne l'exprime pas dans ses actes est comme la thésaurisation d'un précieux métal, une chose vaine et folle. Le savoir, comme la santé est destiné à servir. La loi de l'utilisation est universelle, celui qui la viole souffre parce qu'il s'oppose aux forces naturelles."

Le Kybalion, traduit de l'anglais par M. André Durville



Loin des visons fulgurantes et des préceptes moraux, Pinocchio et l'enfant, incapables d'emboîter le pas aux démarches mécaniques de la conformité, ne sont pas dans une situation confortable. Quand l'histoire, leur histoire, celle qui ne se déroule que par rapport à eux et avec laquelle ils sont dans une position double: sans eux, elle n'existe pas et sans elle, ils n'existent pas puisque c'est le fait d'exister qui fait l'histoire, cette histoire les dépassent encore... Trempés dans le concret et le sensible d'un chaos incontournable, ils prennent lentement conscience de leurs fragilités et ont beaucoup de peine à comprendre ce qui est en eux et sous leurs yeux... et plus encore à en prendre les rênes.

– Comment prendre en comptes tous ces éléments sans que les différences et la variété des points de vues ne disparaissent? se demande l'enfant. 

"Il nous est impossible de voir au-delà de l’angle de notre regard"*, lui répond Pinocchio, l'Autre qui, sans cesse fait des allers-retours dans le temps et dans les mondes au gré des consciences... et, quelquefois, de l'inconscient. 



* F. Nietzsche, Le Gai savoir, V, §347 «Notre nouvel "infini"», Robert Laffont






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