dimanche 25 février 2018

Nul doute

« Nul doute qu’Eschyle avait visité un paysage semblable à celui-ci. C’était immense, titanesque et de ceux qu’aucun homme n’habite jamais. Une partie de celui qui le contemple –et même une partie vitale– semble s’échapper entre ses côtes flottantes à mesure qu’il monte. Il est plus seul qu’on ne peut l’imaginer. Ses pensées ont moins d’envergure et son intelligence est moins affûtée que dans les plaines où habitent les hommes. Sa raison est sombre et dispersée, plus ténue et plus imperceptible, comme l’air. La Nature immense, titanesque et inhumaine l’a pris au dépourvu, piégé quand il était seul et lui a volé un peu de ses facultés divines. Elle ne lui sourit pas comme dans les plaines. Elle semble demander sévèrement: Pourquoi es-tu venu ici avant ton heure? Ce terrain n’est pas encore prêt pour toi. Cela ne te suffit donc pas que je sourie dans les vallées? Je n’ai jamais créé ce sol pour tes pieds, cet air pour ton souffle, ces rochers pour être tes voisins.»

Henry David Thoreau, Les forêts du Maine, 1864, trad. Thierry Gillyboeuf, Payot, 2012



– Un paysage semblablable à celui-là?
– Il nie...
– ... en a pas...
– L'appât est bien grossier, parole de perroquet!

Pinocchio a fait connaissance de notre perroquet. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'ils se comprennent. Tous deux ont avec les mots presque la même distance... Ils sont censé répéter, voir même, se répéter, ce qui à la longue, ils s'en rendent comptes mutuellement:

– C'est très fatiguant... et lourd de sens!


 

Aucun commentaire: