mercredi 2 mai 2018

L'oubli de la distance







Dans sa tête est réfugié l’enfant. C’est là que, sans aucune distance, se trouvent les images et les gestes. Ce qui s'y joue ne constitue pas un jeu, mais une expérience ludique où le jeu reste à sa place... C’est là que se trouve le théâtre. Comme les pièces finement ouvragées d'une montre réalisée à la main qui ont besoin de jeu pour ne pas rester figées, le temps ou ce qui compte s'y déroule en accompagnant un temps, ultime modèle, parfaitement inaccessible. Un théâtre imaginaire aussi vrai que tous les autres. Sans cesse disparaissant derrière le dernier des décors, l’horizon, renaissant, reprend place. Chaque jour qui passe, l’enfant fait semblant. Il joue. Un jeu que lui seul connaît ou fait semblant de connaître. Un jeu sur lequel, en équilibre instable, son ombre, comme sur un fil, tente de marcher. Cette ombre si changeante dans laquelle il se projette, à son tour projette des formes qu'en silence et en actes l'enfant Lune se refuse à analyser.

Aucun commentaire: