.. Alors que les bêtes de proie,
venues de profondes cavernes,
observaient la jeune fille endormie...
venues de profondes cavernes,
observaient la jeune fille endormie...
William Blake
Au troisième coup, dès son envol envol fougueux, dans l'ombre vibrante de la vallée, sous la couche de glace verte et déjà fondante, sourd l'eau froide charriant les lourds moellons d'une cathédrale engloutie. À travers les arcanes gelées lentement se dégagent les bulles libérées d'un temps depuis longtemps passé. Une rude odeur de marée tend les fils d'un piège aussi discret que mortel. Comme un éclair le ruisseau rugissant est sorti de sa gangue de glace avalant tout ce qui s'étendait au-dessous. Seul sur une roche escarpée Platon, debout, inquiet, regarde au loin ce qui sûrement va l'emporter. Le ciel et le rocher, presque de concert, ne cessent de tanguer. La brume et l'eau ne cessent de jouer et leurs nuances étonnées se parent de toutes les brillances du destin.
Platon l'Ancien écrit sans relâche. Son esprit ouvert lui fait accéder à des mondes qui l'étonnent constamment et chaque jour il se surprend à considérer l'étendue de son ignorance. Il oscille constamment entre des extrêmes qu'il se plaît à affronter.
– En face de la beauté, que dire de l'impuissance de la créature, la mienne. L'être face au labyrinthe d'un monde essentiellement incompréhensible et qui n'est même pas de nature métaphysique, mais simplement physique, la complexité où il se démène et qu'il espère maîtriser, le dépasse tellement qu'il oublie qu'il n'en n'est qu'un des rouages grâce auquel il participe. De cette participation dépend le peu de compréhension à laquelle il accède et s'accroche. Mais dans le même temps, c'est de cette toute petite part de compréhension, qu'il n'hésite pas, par ailleurs, à agrandir en jouant à sa convenance, qui lui fait perdre le reste... la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l'angoisse du néant, l'échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal.
Platon l'Ancien écrit sans relâche. Son esprit ouvert lui fait accéder à des mondes qui l'étonnent constamment et chaque jour il se surprend à considérer l'étendue de son ignorance. Il oscille constamment entre des extrêmes qu'il se plaît à affronter.
Peut-être n'est-ce pas seulement
ce qui se voit qui se dit,
mais aussi ce qui se dit qui se voit...
– En face de la beauté, que dire de l'impuissance de la créature, la mienne. L'être face au labyrinthe d'un monde essentiellement incompréhensible et qui n'est même pas de nature métaphysique, mais simplement physique, la complexité où il se démène et qu'il espère maîtriser, le dépasse tellement qu'il oublie qu'il n'en n'est qu'un des rouages grâce auquel il participe. De cette participation dépend le peu de compréhension à laquelle il accède et s'accroche. Mais dans le même temps, c'est de cette toute petite part de compréhension, qu'il n'hésite pas, par ailleurs, à agrandir en jouant à sa convenance, qui lui fait perdre le reste... la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l'angoisse du néant, l'échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal.
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