vendredi 15 septembre 2017

L'invisible est là qui nous observe


À l'ombre des arbres qui les ont vu naître, quelques uns se promènent sous les yeux de ceux qui les verront mourir. Ils s'émerveillent de tant d'invisibles liaisons possibles. Aussi loin que leurs corps les transportent, dans cet insaisissable présent où se posent leurs regards, ils se mettent à vivre une infinité de présences et d'innombrables histoires dans lesquelles ils prennent place. 

– Nous ne savons qui de nous regarde ou qui est regardé...


Comme il se doit dans l'écume des jours, selon la Grande Tradition, les vagues, peu importe lesquelles, de la plus grande à la plus petite, en passant par les scélérates, saluent et construisent à l'infini le monument au Vénérable Capitaine Inconnu.





Sur le bateau, après que le capitaine encore en charge, en parfaite contradiction avec ses propres discours et le préceptes qui, il y a peu, il y soutenait, eut communiqué sa prochaine descente de charge et se soit enfermé dans sa cabine, sous l'impulsion des seconds et de certains matelots, en pleine vacances, on se prépare au mieux pour une hypothétique relève en pompant le bateau qui prend l'eau en la projetant sur le feu qui peine à s'éteindre... De temps à autres, peut-être en conséquence d'une soudaine accalmie qui mettrait une fin provisoire au mal-de-mer qui le ronge, au travers de deux bancs de brume, on l'aperçoit brièvement dans les hauteurs un drôle de sourire sur les lèvres. Dans l'attente de pouvoir se sauver dans  l'honneur et la dignité, il observe avec une attention soutenue ce qui se passe en bas, sur le pont, persuadé qu'on ne peut le voir ou l'entendre choisir celui qui sera son bouc émissaire.

Peu importe les "voix douces, les paraphrases ou les métaphores trompeuses". Le jour arrive bientôt où le premier sera le dernier... nous verrons alors et jugerons ce que vous savez faire...

Ce qui ne se dit pas, et qui pourtant se murmure à l'oreille de tous, est la crainte du "phénomène des trois sœurs"...

– Dire où l’on va ne dit rien du pourquoi... Personne ne sait où  nous serions... pas même moi... Alors le pourquoi, vous devriez vous en douter: je n'en sais rien... mais, par contre... ce que je sais.. c'est que je doute que ce pourquoi soit la vraie raison de ma présence ici.


Aucun commentaire: