"Au loin de lourds drapeaux de brume claquent dans le vent sans que l'on ne puisse rien entendre... mais le bateau, immobile, l'air de rien, poursuit jusque dans ses profondeurs ce qu'il ne peut savoir: une suite ininterrompue de danses chaotiques et pourtant parfaitement orchestrées."
Walid Neill
Le dialogue entre les deux compères perroquets se poursuit. l'air de rien, ils se complètent mutuellement tout en mitant ce que d'autres ont su bien avant eux. C'est en cela qu'ils imitent le mieux leur modèle...
– Il est des mots qui ont une signification bien précise. À chaque apparition d'un mot nouveau, celui-ci va être en quelque sorte baptisé. Encore faudrait-il que puisse être observée cette apparition, mais c'est un autre problème. Le rituel voudrait que le nom soit accolé à la chose...
– Comme si le mot et la chose était un tout et que l'une ou l'autre partie ne serait rien sans...
– L'autre, j'allais vous le dire...
– Mais alors, pourrait-on dire qu'il existe une sorte de miroir symbolique entre cette chose, peu importe sa nature, et son nom?
– L'un ou l'une reflète l'autre, vous avez en partie raison.
– Mais, pardonnez-moi de vous interrompre, mais, n'y a-t'il pas une sorte d'aberration de vouloir scinder les choses en deux parties dont l'une n'existerait pas sans l'autre?
– Voyez-vous, mon cher Compère, vous mettez la griffe sur le problème principal du langage...
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