dimanche 3 septembre 2017

La musique de la fanfare

Il y a un mouvement incessant qui emporte tout et qui fait que la vie et le cours du monde ne sont pas identifiable à quelques états stationnaires. Mais en même temps ce mouvement est dû à quelque chose qui semble ou qui pourrait être son contraire... C'est une simple constatation que fait Platon l'Ancien, à la suite de bien d'autres avant lui, à commencer par Héraclite. Tout en marchant, il se souvient:
– J'étais encore enfant et ne pouvait chasser cette mélodie que j'étais seul à entendre et qui ne faisait que répéter à l'infini son refrain. J'étais bien incapable de dire si elle me poursuivait ou si, à l'inverse c'était moi qui la suivait:

" La musique de la fanfare n'est pas faite pour eux..."
" La musique de la fanfare n'est pas faite pour moi..."
" La musique de la fanfare n'est pas faite pour eux..."

Platon l'Ancien, encore enfant, ne sait ni d'où elle vient ni où elle va... et pourtant elle est là. Toutes ses tentatives pour la chasser échouaient lamentablement. L'affrontement entre l'enfant et la musique de la fanfare dura longtemps. Jusqu'à ce qu'un jour l'enfant que j'étais découvrit comme par hasard que malgré la répétition permanente elle n'était jamais la même... Il suffisait d'un petit rien, presque inaudible, pour que le changement se fit sentir. À partir de ce jour, en secret, j'écoutais en boucle une simple phrase en laquelle l'histoire du monde se déroulait...




– Avez-vous entendu ma question mon cher... Platon?
– Oui...
 – Je n'en suis guère convaincu. Je vous la repose:
Ces gens dont vous me parliez hier, juste avant que n'apparaisse, on ne sait comment, l'enfant Platon, savent-ils qui et ce qu'ils sont?
– Ce n'est pas forcément le cas. Certains l'apprennent fort tard.
– Trop tard... peut-être...
– On ne sait ni d'où ils viennent ni où ils vont...

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