Il peut arriver à chacun de se souvenir avec émotion de ses lectures de jeunesse. Certes les souvenirs, conformes à leur nature, se déforment quelque peu. Certains n'en ont cure. D'ailleurs, il arrive bien souvent qu'ils ne s'en doutent même pas et c'est sans vergogne qu'ils endossent, tour-à-tour, les costumes et les tournures tout en ajustant en permanence les coutures et les jointures :
"Marat :
– On m'a dit que tu voulais redonner un roi à la France, ou te faire roi toi-même : tu devais être sûr d'échouer dans ce projet.
Robespierre aussitôt lui répond :
– On a dit, on a dit, tu crois donc, toi, à ce qu'on dit ? N'étais-je pas plus que roi, ou dictateur, ou empereur ! Que m'importait le nom puisque j'avais la chose. Le malheur est venu de ce que je n'ai pu la consolider. Il fallait demander ce que j'attendais que l'on m'offrit : le peuple me l'aurait accordé, et mes ennemis auraient fait des efforts impuissants pour m'abattre..."*
– De tout petits changements, si minimes soient-ils,
trahissent les efforts pour modifier le sens d'une vie...
Le Cap'tain, ayant découvert à point nommé que le temps se gâtait et déçu du manque de soutien de l'équipage, a jeté à l'eau la casquette qu'il rêvait de porter...
*Dialogue entre Marat et Robespierre
Édité en l'an deux de la République française
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire