mercredi 20 septembre 2017

Temps de crise


"Et si, en temps de crise se jouait toute notre vie. Ni caprice, ni paresse, ni même abandon mais courage... Le courage d'affronter une question cruciale, la seule qui vaille:
Comment continuer quand tout nous arrête? Où trouver l'envie de rester en vie?"*




Nous croyons communément que l'ordre est un but en soi. Qui se rend compte que l'ordre n'est que la résultante d'un choix, d'une idéologie, découvre  sans espoir de retour, que rien ne peut être sans la disparition d'une autre, si petite ou insignifiante soit-elle...


« Ah ! Combien je voudrais que Dieu ait supprimé
Le jour de ma naissance
Et la nuit qui a dit : « Un garçon est conçu !»
Qu’on regarde ce jour comme l’un des plus sombres !
Que Dieu, là-haut, ne s’intéresse plus à lui !
Qu’aucune lumière ne vienne l’éclairer !
Que l’ombre la plus noire s’empare de lui
Et qu’un nuage obscur s’abatte sur ce jour,
Ou une terrifiante éclipse de soleil !
Quant à cette nuit-là, qu’elle soit la plus noire,
qu’on ne la compte plus dans le calendrier,
et qu’elle n’entre plus dans le calcul des mois !
Oui, que cette nuit-là reste toujours stérile
et qu’aucun cri de joie n’y pénètre jamais !
Qu’elle soit signalée comme portant malheur
par tous les magiciens qui maudissent les jours
et sont habiles à provoquer le grand dragon !
Qu’elle ne puisse voir l’étoile du matin !
Qu’elle espère le jour, mais qu’elle attende en vain
et n’aperçoive pas l’aurore qui s’éveille !
Car elle n’a rien fait pour m’empêcher de naître
et de voir aujourd’hui cette dure misère.»

La bible, Job 1-3



* Les chemins de la philosophie, Adèle van Reeth, 
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/la-ou-le-coeur-attend-de-frederic-boyer

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