vendredi 15 septembre 2017

Querelle de chapelle





– Cher Justin, il faudra que dès demain nous nous posions la question  du "magique"....

– Vous avez raison, cher Platon Perroquet, et je le répète après vous, rien n'est plus important...

–Ce n'est pas ce que j'ai dit...


" Chaque frange horaire a son caractère et ses habitués; comme si les heures avançaient vers un horizon que personne ne peut voir, étrangères à la volonté de ceux qui l'habitent. Avant, il aimait la nuit, car on y trouve pas d'ombres. Tout était clair dans l'obscurité. Lui et les autres –tout le reste du monde– séparés par une membrane invisible, mais impénétrable. Plus maintenant. Maintenant il a peur de trop penser, d'être obligé de noyer le silence qui l'entoure dans les bruits de sa tête.
Ce soir, il y aura une pluie d'étoiles filantes, et le bulletin d'informations à la radio conseille à qui veut le voir de choisir un endroit à l'abri de la pollution lumineuse, et d'avoir à portée de main un vœu à formuler. Les gens sont convaincus que cette lumière qui dure l temps d'un battement de paupières possède un pouvoir magique. Toutefois pour Ibarra, les étoiles filantes sont des choses mortes qui s'éteignent sans rien laisser, des fragments,de roche qui se consument en entrant  dans l'atmosphère; le feu qui les fait briller ne leur appartient pas, ne vient pas d'elles, mais de la friction extérieure. Il n'y a rien de magique dans ce phénomène."*







* La veille de presque tout, Víctor del Árbol

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