jeudi 3 mai 2018

Une seule nuance


L'enfant Lune le sait, il l'écrit dans ses mémoires: il est souvent  compris comme un symbole. Il constitue une médiation, une incarnation à entendre, au sens de comprendre.

– Comprendre c'est être compris, dit-il.

L'enfant Lune flotte au-dessus de conventions qu'il ne comprend ni n'accepte. Sans ancrage véritable, du moins du point de vue social, son rapport au monde et aux autres est conflictuel. Toujours à la limite, il échappe au conflit véritable par l’hypertrophie et le retournement des sens. Au prix d'un travail incessant, il peut se développer et prendre des formes complexes très diverses telles que le langage, l’écriture, toutes les formes d’art, mais il est avant tout et demeure un être vivant la condition de tous les êtres vivants.

Par le développement des sens et de la réflexion le jeu peu à peu se pose. Comme un symbole qui serait mis en jeu. Presque une tautologie:

– Le jeu est un jeu...



– Avec si peu de chose... tout peut changer... se dit l'enfant Lune.

– Une seule nuance suffirait, à condition qu’elle soit suffisamment marquée. Mais le terme même de nuance n’implique-t’il pas une faible différence? Ce qu’évoque la nuance, c’est aussi le fait qu’il y ait une ou des différences. Il ne peut y avoir de tout homogène s'il y a nuances. En même temps, un ensemble peut être un tout justement par le fait que là où les nuances ne séparent pas...
Et quelques fois elles réunissent par le fait qu’une nuance fait partie d’un ensemble. À partir de ces nuances, quelques fois difficile à discerner, l’ensemble s'enrichit. Dans ce cas, la nuance en s'affirmant, loin de mettre en danger le groupe auquel elle appartient, le renforce. Curieusement, cette richesse n’est pas la sienne. La nuance en tant que telle ne peut exister que dans la diversité...

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