Épisode 105
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"...Mais qu'un beau jour une porte claque et c'est toute la maison qui s'écroule."* |
Au cœur des ruines d'une ville qu'il ne connaît pas, Don Penúl, après tant d'autres, en fait le triste constat : après une plus ou moins longue déconstruction, le monde se rit de sa propre disparition et se réjouit de se reproduire en une forme accoutumée.
– C'est ce qui arrive en permanence sans que cela ne puisse se voir. Les portes, les maisons et des histoires écroulées jonchent le sol sur lesquels nous tentons, en vain pour ce qui me concerne, de les oublier.
Don Penúl
– Nous ne sommes
guère plus que ces petits pantins d'écumes qui sans cesse se jette à
l'assaut des digues que nous contribuons tous à édifier.
Curieusement, le jeune homme a perdu son accent et les manières et les tournure dérangeantes pour Don Penúl
Curieusement, le jeune homme a perdu son accent et les manières et les tournure dérangeantes pour Don Penúl
– Attendez, ce n'est pas des manières. Le plus violent des deux n'est pas toujours celui que l'on croit. Regardez-vous! Croyez-vous que vous soyez plus présentable que moi? L'endroit où vous dormiez n'existe
plus. Personne, sauf moi, n'a fait attention à vous. Innombrables sont ceux
qui gisent dans les fondations de la ville nouvelle. Sans moi il se
pourrait qu'à cet instant vous ne soyez vous-même une part de cette
poussière dans les gravats d'un monde écroulé sous les pelleteuses... et
vous me rejetez avec une violence d'autant plus grande qu'elle ne
semble pas être vôtre. Et puis vous ne savez même pas où aller !
Don Penúl, après s'être un peu calmé
– Je ne suis pas sûr que tu en saches beaucoup plus que moi, compagnon de poussière...
Dis-moi, quel est ton nom ?
Dis-moi, quel est ton nom ?
* David Van Reybrouck, Le Fléau
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