dimanche 22 novembre 2015

(103) Baroque loufoque

Épisode 103


Cher Joachim
Vous souvenez-vous, cher Joachim, de ce jour qu'en toute sincérité, certes pour un temps limité, j'avais cru heureux. Du moins c'est ce que je me forçais quelque peu à ressentir. Je parle de ce jour où, contre toute attente et sans que j'y fusse pour rien, pour ainsi dire contre ma volonté, je fus élu. Aujourd'hui, bien que surpris et légèrement désorienté, je suis très heureux de votre élection qui, vous le savez très bien puisque, dans mon souvenir c'est ainsi que vous me présentiez cette fonction comme étant "plus qu’une fonction". Cette dernière occurrence sollicite encore toute mon attention et je pense sincèrement que vous ne croyiez pas si bien dire que ce serait un réel travail, un investissement et plus encore, la charge de toute une vie. Aujourd'hui, c'est certain, je m'interroge au-delà de ma surprise de vous voir, à distance certes, mais je vous vois très bien... monter sur ce trône qu'avec une sorte de connivence et d’humour enfantin nous avions imaginé de toute pièce. Devenu adulte nous avions pris un malin plaisir à faire réaliser cet enfantillage par artisans de renom selon une exigence des plus parfaite. Nous seuls savions ce que recelait ce baroque loufoque à satiété et même plus... Aujourd'hui vous vous y êtes assis... Je n'en reviens pas...
Dans l'attente d'une explication crédible, il me semble impossible de ne pas considérer ces ombres furtives, que je croyais déceler ces derniers temps,  comme étant celles de votre prédécesseur et peut-être déjà celles de vous même, car me semble-t'il, incidemment, j'ai eu vent d'une sorte d'accord entre vous et lui.
Y-a-t'il un lien entre  la cause et le but poursuivi? Vous le savez bien, vous plus encore que quiconque, "tout" peut être remis en question. Vous ne pourrez enrayer le lent processus de fragmentation que nous avons nous-même engagé... Comment pourrez-vous remettre dans l'ordre ce que vous même, avec mon aide, avez dispersé? Vous le savez, sans mon aide cela est tout simplement impossible...
Et je ne suis pas enclin à vous la proposer...

Ainsi, en vous écrivant en toute confiance je me livrais moi-même...
Quelle chance que je ne sache par quels courants je suis aujourd'hui dans un lieu qui m'est totalement inconnu...
Ainsi donc, en sécurité pour un temps, je peux aussi m'imaginer quelle joie pour vous doit être celle d’être aux commandes et dans le poste de pilotage de ce qui fut "notre" organisation, celle que l'on ne doit pas nommer ! Je vous souhaite bon courage et savourez chaque instant de cette opportunité ! Comme nous le disions: Tout est à construire ! Et plus encore... c'est de cela qu'il va être question...

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