mercredi 11 novembre 2015

(93) Juste avant...

Épisode 93

 Tout cela eut pu aussi être représenté par...
 il était une fois une scène qui représente d'abord un homme et sa monture,
puis une île inhabitée...



"Au loin, sous les torches tremblantes,
les princes "encordonnés" aux paumes brûlées
dansent la longue valse des errants
à la recherche d'une lanterne qui s'est perdue."

Les très riches heures du Lumignon

 Juste avant le moment de s'envoler, comme s'ils l'avaient anticipé, Don Penúl et Lancinante échangèrent doucement quelques paroles.

La voix faiblissante de Lancinante atteignant une dernière fois les oreilles de son maître
– Don Penúl, revenez, ce n'est pas du jeu!

Don Penúl, comme s'il savait ce qui allait se produire
– Au contraire, Lancinante, nous y sommes enfin. Tu as montré ta véritable nature et ce n'est point fini. Tu verras, cela sera suffisant pour que le monde change! Finies les répétitions, enfin nous pourrons laisser place à du nouveau!

Lancinante n'y croit pas trop. Elle se sent abandonnée et n'entend plus rien que le clapotis des vagues sur le rivage et le silence borné d'un horizon trop grand. Elle se met à marcher pendant que son maître vole. L'idée même d'un idéal s'estompe au milieu des voix qui lui racontent la farce et l'absurde.

Lancinante, un peu triste, sent monter en elle...
– Je sais combien je lui dois, mais je soupçonne quand même que son esprit soit quelque peu dérangé. Je ne crois pas que cela me dérange... D'ailleurs il me manque déjà. Je ne puis m'expliquer comment, en si peu de jours, je me sois si fortement épris de la folie de mon maître et je crois, ou je crains que j'aie pu y jouer un rôle... si petit qu'il fut... qu'il soit!

Sa voix lentement était montée, elle fait volte-face et agit selon sa nature...
Une nature que son maître s'est ingénié à former...
Don Penúl, de son côté, ne sait pas encore dans quel monde il va atterrir et curieusement, s'en réjouit.

Et notre âme insoumise se prêtera à ce nouveau jeu
si notre engagement sait se révèlera pur et sans tache.

Ibid 

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