lundi 30 novembre 2015

30 novembre (112) Béance

Épisode 112
 
« Tu ne feras jamais rien, parce que tu prétends à être vraie, exactement toi-même. Il faut te créer un double, c'est plus urgent qu'un style. Tu es sérieuse comme un âne et tu as l'obsession de l'authenticité. Crée ton double insouciant et menteur, alors il t'aidera.»

Maeterlinck
Correspondance

Au petit matin, sous l’œil des caméras,
Don Penúl déambule avec son jeune guide
dont il ne sait que penser...


– À propos, cher Ante, qu'est devenue Lancinante?

Cette fois, c'en était trop... La question, prononcée sur le ton le plus simple qui soit n'en ressemble pas moins à une explosion...
Don Penúl, dans une sorte de naïveté qu'il prenait pour de l'innocence, croyait fermement en l'idée que le passé pouvait se refermer derrière soi sans que rien ne puisse plus jamais en ressortir.

Don Penúl, sans savoir s'il prononce pour lui-même ou si "cela" sort à haute voix:
– Personne ne connait mon prénom. Comment cet homme-là peut-il savoir ce que personne d'autre que moi-même, moi qui depuis la mort de mes parents ne l'ai jamais prononcé à haute voix?..

Avant qu'il puisse savoir ce qu'il faisait, Don Penúl se jette sur l'homme, qui, de plus, en nommant aussi Lancinante, lui avait ouverte, béante, une blessure qu'il ne soupçonnait pas. 

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