mardi 3 novembre 2015

3 novembre (82) "Et l'écho résonne encore"

Épisode 82
 
"Nous le pouvons: voulons-le!"
 
Une mémoire de Monarque à haute et peu intelligible voie
Anonimus Ier dit le Lumineux
Éditions du Melon
 
 
 


– Écoutez, Lancinante, et ressentez les profondeurs de vos entrailles...
il y a des paroles qui sont de véritables appels!
L’homme qui sait voir et entendre sait en effet, intuitivement,
que "la tension née d'une certaine situation réduit l’aptitude du cerveau à remarquer les contradictions et amène l’esprit à coller à une explication sans nuances. " *

Refrain
Cette chose est remplie de joie et de vie!
C'est merveille que de la voir se déployer
et se jouer de la gravité de notre monde.


Malgré son caractère désertique, l'île sur laquelle Don Penúl et Lancinante ont élus domicile se révèle extrêmement riche et fertile.
De nombreuses pistes restent à explorer et pourront faire l’objet de recherches ultérieures. Au niveau de notre histoire, il est bien trop tôt pour que des conclusions puissent être formulées, même avec la plus grande prudence. Une lettre de Marcel vient d'arriver qui n'a pas encore été déchiffrée. Nous y reviendrons tout-à-l'heure...
Pour l'heure, Lancinante, en peine ébullition et à quelques heure d'une réunion capitale, peine à retenir ses élans profonds. Une danse timide et fougueuse réveille les fondements caverneux de son corps.
Don Penúl, intrigué, curieux et sans trembler, ne manque pas d'y trouver grand intérêt.
– Ce que j'entends n'est rien face à ce que je vais entendre et peut-être voir... si je le peux...

Don Penúl hésite hésite et puis réunissant un courage hors du commun, laisse de côté son sens inné du ridicule et lance sans hésiter, de sa plus belle voix... tel un prophète: "Voulons-le!"
Enchaînant sans transition, profitant du mouvement procuré par cette solennelle invitation, il porte bien haut la voix du poète:
"Sur le pays des chimères
Notre vol s'est arrêté :
Conduis-nous en sûreté
Pour traverser ces bruyères,
Ces rocs, ce champ dévasté.

Vois ces arbres qui se pressent
Se froisser rapidement ;
Vois ces roches qui s'abaissent
Trembler dans leur fondement.
Partout le vent souffle et crie !

Dans ces rocs, avec furie,
Se mêlent fleuve et ruisseau ;
J'entends là le bruit de l'eau,
Si cher à la rêverie !
Les soupirs, les vœux flottants,
Ce qu'on plaint, ce qu'on adore...
Et l'écho résonne encore
Comme la voix des vieux temps"
Gérard de Nerval
 
* Lorsque l’esprit veut conclure à tout prix Nic Ulmi Le Temps octobre 2015

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