lundi 2 novembre 2015

2 novembre (81) À haute voie

Épisode 81
 
"Nous sommes toujours sur la ligne de crête: sachons suivre la lumière du soleil levant,
et ne pas nous laisser attirer par le gouffre sombre que nous longeons encore pour quelque temps."
 
Une mémoire de Monarque à haute voie
Anonimus Ier dit le Lumineux
Éditions du Melon
 



– Regardez, Lancinante, les vertigineux reliefs
d'une cathédrale gothique ne sont rien
face au désastre de la moindre plage!

Refrain
Cette chose est remplie de joie et de vie!
C'est merveille que de la voir se déployer
et se jouer de la gravité de notre monde.


À nouveau Lancinante ne réagit pas... La voix de de Don Penúl se perd dans les lointains.
L'animal porteur pense. La mine renfrognée, il refuse de s'enthousiasmer au spectacle de ses emportements joyeux et enfantins de celui qui se voudrait son maître.

Dans un murmure qui eut dû rester secret...
– Que croit-il, ce pauvre homme? Qu'il suffit d'un titre et d'un rôle pour devenir l'objet de ses rêves. Ne se rend-il pas comptes du ridicule qui le caractérise? Ne sait-il pas que de toutes manières sa fuite n'a été qu'un paravent. Que puis-je pour lui qui, de toutes les manières et les matières qu'il ignore, se croit encore porteur de lumière...

Don Penúl, par hasard répond comme s'il avait entendu
– Pensez-vous, Lancinante, qu'il en soit différent avec vous-même? Le souffle qui vous anime n'est-il pas le même qui fait ce mouvoir ce que je tiens entre mes mains? Pour vous comme pour lui, cela ne dure qu'un temps dont nous sommes les jouets... "tout le reste ne me semble qu'illusion et vanité".

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