14 novembre (96) Victime comme tant d'autres...

Épisode 96

Les jeux sont faits!

Dans un commencement,

l’heureux joueur tend la main

et balaie pour un tour

ce qui suffirait pour un jour

ou une éternité.

Auguste Perroquet 

– Allons ressortir nos chapeaux de janvier?

 Justin Perroquet

– Faut-il se résoudre à produire ce que la foule demande ?

Auguste Perroquet

– Vous voulez dire de l'action?

Justin Perroquet

– C'est cela 

Auguste Perroquet 

– N'y en a-t-il pas eu assez?

Justin Perroquet

– Encore une fois l'esprit étroit des dirigeants est complètement dépassé, mais comment dire... Je n'ose vous le dire...

Auguste Perroquet 

– Dites

Justin Perroquet

– Il y a dans ce type de circonstances certains éléments qui ne sont pas sans rendement... le spectacle intitulé "Grandeur de la confrontation" à peine a-t-il commencé qu'il dégénère déjà. Même les acteurs, porté par les cris, comme autrefois, oublient la symbolique profonde de la fable philosophique qu'ils sont censés interpréter au plus haut grade de la pantomime.

 Auguste Perroquet

– Comment s'étonner s'ils sont emportés par une énergie qu'ils ne connaissent point.

" Déjà planant au cercle les plus hauts,
ils seront là bientôt et feront leur beurre sur le dos des victimes...” 

Parmi les gravats, surmontant sa peur et son désarroi,

un homme, les pieds nus, sale et mal vêtu, se penche

et découvre le corps endormi de Don Penúl.

Il prend son manteau pour une large flaque de sang qui se répand.

Un instant, il pense qu'il est mort parmi les morts,

victime comme tant d'autres...

Don Penúl se serait moins réjoui s'il avait su où il allait atterrir. Jamais il ne se serait imaginé que la quasi solitude dans laquelle il venait de vivre ne serait rien face celle qu'il allait vivre dans l'anonymat d'une foule grouillante impossible à connaître et sur laquelle une autre foule représentée par des ignorants croit faire justice.


– Réveille-toi ! Lève-toi ! Faut pas rester là... Y zont pas fini et vont arriver...