mercredi 25 novembre 2015

25 novembre (106) Jamais perdu de vue

Épisode 106

"Je me souviens que de tout temps, l'on a toujours comparé les termitières,
comme d'ailleurs les ruches et les fourmilières, aux constellations politiques."

David Van Reybrouck
 Le Fléau

Don Penúl et le jeune homme peinent à faire connaissance mais cette lenteur va peut-être faire plus que l'on s'imagine. Malgré tout et pour des raisons qui leur échappaient, ils restaient unis. Pour ces raisons très diverses, et pour certaines assez lamentables, ils ne pouvaient faire autrement. Ils étaient, pour d'autres raisons, tout aussi diverses, activement recherchés. Partout s'élevaient, comme des flèches d'un genre nouveau, des mats soutenant des caméras qui ne les perdaient pas de vue un seul instant.


Don Penúl
– À quoi servent vos réunions ?

Le jeune homme inconnu,
à faible voix
– À sortir du circuit... de la réalité si vous voulez...

Don Penúl
 – Et comment pouvez-vous savoir ce qu'est la réalité ?

Le jeune homme mal rasé
– Au-delà de ces chantiers, au-delà de ces grues, au-delà de ce port, il doit bien exister d'autres façons de concevoir le monde...

Don Penúl
- Quel est votre rôle là-dedans ?

Le jeune homme mal rasé, dans un murmure
– C'est comme si j'étais une sorte de  pirate...


Don Penúl, sans ironie
– Une sorte de pirate sans bateau?

Le jeune, surprenant, comme évoquant un souvenir
 – S'il arrive que la vie que nous menons reste à quai, il se peut aussi que le bateau ne laisse aucune trace.


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