mardi 10 novembre 2015

10 novembre (91) Une question de temps

Épisode 91
 
L’heure est venue maintenant ;
voici l’instant précis où tu dois
ouvrir ton oreille :

obéis et sois attentive.
Peux-tu te souvenir d’une
époque de ta vie où nous n’étions pas encore venus

dans cette caverne ?
Je ne crois pas que tu le puisses,
car tu n’avais pas alors
plus de trois ans.
La tempête
Shakespeare

Cher Joachim
Je vous le disais: l'avenir nous le dira... De là à penser que je pourrais dire cet avenir, il y a un pas que je ne franchirai pas. Cependant, vous le savez, si nous avions autrefois un vaste éventail de possibilités, aujourd'hui il n'en reste plus guère et nous ne sommes plus en sécurité. Étrangers nous sommes devenus, étrangers nous demeurerons... Moi ici et vous où que vous soyez.
En ce qui me concerne,  sans chercher à tout prix à renforcer des convictions qui auraient pourtant tout lieu d’être ébranlée, j'espère que ceux que nous craignons ne connaissent pas encore où je suis. En tous cas, toutes ces créatures que nous avons contribué à créer ne se sont pas encore manifestées... Peut-être n'est-ce qu'une question de temps...
S'il est des circonstances dans lesquelles il faille se surpasser, je crois que c'en est une... 
 
 
 
Lancinante , avec une énergie dont personne n'eut pu supposer l'existence,
d'une ruade a projeté Don Penúl en plein ciel.


Lancinante, restée seule, regrette et se lamente...

- Je ne sais ce qui m'a pris. Une force que je ne connaissais pas s'est levé en mon cœur et m'a projetée dans un monde sans sagesse. Un monde où la beauté n'est que violence et combats. Et s'il me semble en être devenue reine, me voilà seule dans un royaume déserté...

"... et, libre des formes qu’on lui
prescrit, libre de toute forme sensible, va se dissoudre dans le vague
de l’air, où s’évanouira pour nous son existence individuelle. N’est-ce
pas un prestige de la magie que cette demi-intelligence qui paraît
luire dans le grossier Caliban ? et ne semble-t-il pas qu’en mettant le
pied hors de l’île désenchantée où il va être laissé à lui-même, nous
allons le voir retomber dans son état naturel de masse inerte,
s’assimilant par degrés à la terre dont il est à peine distinct ?"
Notice sur la tempête de Shakespeare

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