samedi 11 mars 2017

11 mars 2017

"On sait depuis Descartes que les illusions d’optiques, comme celle qui fait « qu’un bâton paraît rompu dans l’eau, à cause de la réfraction » peuvent être corrigées par l’entendement, cette faculté qui « corrige l’erreur des sens ». Comment se fait-il, dès lors, qu’aucune inspection de l’esprit n’ait pu définitivement mettre fin à cette illusion surréaliste et en expliquer les causes ?"



Une trêve, fulgurant instant,
 pénétra soudain,
somptueux moment,
sans aucun dessein
le cœur d’un monument.
 
Platon n'a pas toujours été celui que l'on peut voir dans cette histoire. Comment faire en sorte que le passé entre libéré dans le présent sans pour autant qu'il ne s'étende au-delà de ce qu'il a été ou qu'il ne soit que pâle copie de ce qu'il a été. La mémoire est un réceptacle dont la forme, lentement, prendra le pas sur ce qu'il contient. Les souvenirs accumulés, comme les braises du foyer, au moindre souffle, quand la cendre, déjà grise, bientôt blanche, s'élève. Elle suit, confiante, les anciens chemins qui partent en fumée.   

Le moindre des endroits qui nous sont familiers peut en un instant, non pas disparaitre, mais être transformé par ce que l'on voit, qui jusque là nous avait échappé et qui, brusquement, surgit, peut-être d'un temps qui nous est aussi familier et dans lequel...

« Toute la philosophie n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais ; car si vous aviez les yeux meilleurs, que vous ne les avez, vous verriez bien si les étoiles sont des Soleils qui éclairent autant de mondes, ou si elles n’en sont pas ; et si d’un autre côté vous étiez moins curieuse, vous ne vous soucieriez pas de le savoir, ce qui reviendrait au même ; mais on veut savoir plus qu’on ne voit, c’est là la difficulté.»


Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes, 1686

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