jeudi 16 mars 2017

16 mars 2017

« Avec le tout petit nombre d’esclaves qu’une seule voiture pourrait contenir, sans autres effets que ceux que nous avions sur nous, voici deux jours que nous menons, mon ami Maximus et moi, l’existence la plus heureuse. Un matelas est à terre, et je suis sur le matelas. Deux manteaux font office l’un de drap, l’autre de couverture. Quant au déjeuner, impossible d’en retrancher rien ; les apprêts ont pris moins d’une heure : ma provision de figues de conserve m’accompagne partout ; mes tablettes à écrire toujours. Les figues me tiennent lieu de fricot, quand j’ai du pain, et de pain, quand j’en manque. Elles me font de chaque jour un jour de nouvel an que je tâche de me rendre favorable et propice par la grâce des bonnes pensées et de tout ce qui agrandit l’âme. Or, jamais l’âme n’est plus grande qu’à l’heure où, dégagée de ce qui n’est pas elle, elle a conquis la paix en bannissant la crainte ; la richesse, en ne convoitant rien. »


La mécanique du rêve est une voiture puissante dont personne ne choisit le modèle, personne n'apprend à conduire, et dans laquelle personne ne sait vraiment ce qui peut arriver...

 Les souvenirs de Platon défilent. Il se demande qui du spectateur ou de l'acteur il pourrait être ou, mieux encore, s'il se pourrait qu'il soit les deux à la fois.

– La ronde incessante de ces cercles, dont l'horizon est le plus parfait des exemples et dans lesquels nous pourrions être enfermés, serait-elle une invitation plus qu'une frontière..?



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Sénèque, Lettres à Lucilius



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