mardi 7 mars 2017

Des ailes

Une valeur n'est rien en soi.
Elle est une sorte de lien, ou de relation, entre deux choses
que l'on cherche à différencier ou à classer.
« Citius, Altius, Fortius »?




– Avez-vous vu l'oiseau du printemps?
– Chacun voit ce qui lui plaît...

– Croyez-vous que nous aussi, un jour, nous aurons des ailes?
– Quand vous les aurez gagnées...
– Comment cela?
– Certains hommes considèrent que vos ailes seront ce que vous êtes capable tout seul de voir ce que personne ne peut voir sans qu'une "certaine valeur" y ait été ajoutée.
– Comme moi tout-à-l'heure... mais, de quelle sorte de valeur parlez-vous?
– De valeurs morales, il va de soi...
– Qu'est-ce que la morale? 
– C'est la doctrine...
– Et...
– La doctrine est un ensemble...
– Qui se trouve où? Au début ou à la fin? 
– "On" dit que c'est ce qui nous permet de nous élever...
– Comme les structures qui nous entourent et qui vont finir par nous submerger?
– Elles ne sont rien de plus que des fragments d'une œuvre beaucoup plus vaste, et peut-être de plusieurs que nous n'aurons jamais l’occasion de voir ni, probablement, de comprendre dans leurs entiers puisque sans cesse de nouveau commencement ne cessent de s'ajouter à d'autres passés en perpétuels mutations.
– Vous dites que la morale est une doctrine...
– Il me plait de considérer que la doctrine serait comme un fruit mûr que l'on a le devoir de manger pour son bien. 
– Son bien? Le sien, celui du fruit, ou le votre, votre propre bien qui serait le résultat de l'ingérence du fruit. Ou encore le bienfait d'une vérité que l'on enseigne comme telle...
Et puis qui est ce "on" qui revient sans cesse dans votre discours?
– Voilà bien des questions...
– Et ce n'est pas tout! Ne faudrait-il pas considérer la morale comme le piédestal du Bien que l'on glorifie?
– Et où serait le mal? Si j'ose dire...

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