dimanche 18 mars 2018

Une synchronicité douteuse


« Trop de mots »
"Le diagnostic se répète dans tous les lieux où l'on dénonce soit la crise de l'art, soit son asservissement au discours esthétique: trop de mots sur la peinture, trop de mots qui commentent et dévore  sa pratique, habillent et transfigurent le « n'importe quoi» qu'elle est devenue ou se substituent à elle dans les livres, les catalogues et les rapports officiels, jusqu'à gagner les surfaces même où elle s'exposait et où, à sa place, s'écrit la pure affirmation de son concept, l'auto-dénonciation de son imposture ou le constat de sa fm. Je n'ai pas l'intention de répondre à ces assertions sur leur terrain. Je voudrais plutôt m'interroger sur la configuration de ce terrain et sur la manière dont les données du problème y sont disposées. À partir de là, j'aimerais retourner le jeu, passer de la dénonciation polémique des mots qui encombrent la peinture à l'intelligence théorique de l'articulation entre les mots et les formes visuelles qui définit un régime de l'art. Au premier abord les choses semblent claires: il y a, d'un côté, les pratiques, de l'autre leurs interprétations; d'un côté le fait pictural, de l'autre la masse des discours que les philosophes, les écrivains ou les artistes eux-mêmes ont déversés dessus, depuis que Hegel et Schelling ont fait de la peinture une forme de manifestation d'un concept d'art lui-même identifié à une forme de déploiement de l'absolu."

Le destin des images, Jacques Rancière, p.81, La fabrique éditions


  
 À l'instant où il ouvre les yeux, pour un bref instant, un dialogue improbable s'est instauré entre l'enfant Lune et lui-même. Ce qu'il voit et ce qu'il entend ne semble pas vraiment synchrone.

– "De tous temps" ressemble à un infini morcelé  dont la somme dépasserait largement les parties si toutefois il pouvait, d'une manière ou d'une autre être envisagé...

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