vendredi 2 mars 2018

À nouveau


Une présence de pur hasard duquel est né un sentiment qui n’a avec le temps rien à faire: c’est à ce pur hasard ou à une catastrophe, en tous cas à rien d’autre, que Pinocchio imagine devoir sa présence en ce lieu. Une présence hasardeuse au-delà des alliances mystérieuses de ce qui ne peut se voir ou se comprendre entièrement et où les mémoires, depuis si longtemps, se déjouent des tours et où la parole s' étendrait tel le voile obscur de la nuit, mais où, là aussi, les manques que chacun peut ressentir y produiraient des ouvertures, telles celles que procurent les livres quand quelqu’un les a ouverts.


– Ce n'est pas précisément de cela qu’il s’agit, pensait Pinocchio, encore l'Autre. Cette suite improbable de jours et de nuits à laquelle je pensais il y a peu, n’avait peut-être rien à voir avec la rotation de la terre et où les temps se croisent, se superposent, se pénètrent, se séparent et se croient différents. C’est pas que cela que puis voir et que je pourrais entendre si seulement je pouvais oublier cette lente mélopée qui provoque de telles trouées dans ma mémoire et qui me fait oublier ce qui, sans elle serait si large et si complexe..

C'est ainsi que l'enfant, retenant son bras et laissant les choses se faire d'elles-même, ferme les yeux et se voit dans un autre temps. À peine a-t’il rouvert les yeux, qu’un rai de lumière transperce les nuages et laisse folâtrer quelques étoiles. Derrière lui revient au galop ce qui dans le temps passé avait disparu.
– Ce peut être à nouveau le moment de penser...

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