dimanche 4 mars 2018

Par simple fluidité


"Des remous le secouaient, sans pourtant lui donner le sentiment d'être au milieu des vagues et de rouler dans des éléments qu'il aurait connus. La certitude que l'eau manquait, imposait même à son effort pour nager le caractère d'un exercice frivole dont il ne retirait que du découragement. Peut-être lui eût-il suffi de se maîtriser pour chasser de telles pensées, mais ses regards ne pouvant s'accrocher à rien, il lui semblait qu'il contemplait le vide dans l'intention d'y trouver quelque secours. C'est alors que la mer, soulevée par le vent, se déchaîna. La tempête la troublait, la dispersait dans des régions inaccessibles, les rafales bouleversaient le ciel et, en même temps, il y avait un silence et un calme qui laissaient penser que tout déjà était détruit."

Thomas l'obscur, Maurice Blanchot, préface, éditions Gallimard



Bien loin de là, à l'abri des regards, sans ces excès bien-pensants qui font semblant et limitent tant l'imagination, l'enfant-lune, pris dans la danse incessante des courants de sa lune, laissaient se faire les mouvements qui le mouvaient.



– Le moindre mouvement est comme un éclair. En un instant il éclaire une histoire qui elle-même se raconte. Elle part du petit doigt se transmet aux autres doigts, se transforme en passant par le poignet, s'amplifie au niveau du coude, et ainsi de suite jusqu'à ce que la tête, qui n'a guère attendu, se retrouve, par simple fluidité dans un opposé qu'elle n'eut jamais pu penser.



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