dimanche 11 mars 2018

La porte d'un infini


« Le centre du corps est naturellement au nombril; car si à un homme couché et qui a les pieds et les mains étendus, on met le centre d’un compas au nombril, et que l’on décrive un cercle, il touchera l’extrémité des doigts des mains et des pieds; et comme le corps ainsi étendu peut être enfermé dans un cercle, on trouvera qu’il peut de même être enfermé dans un carré; car si on prend la distance qu’il y a de l’extrémité des pieds à celle de la tête, et qu’on la rapporte à celle des mains étendues, on trouvera que la longueur et la largeur sont pareilles, de même qu’elles le sont en un carré parfait [...].»
Vitruve, De Architectura, Ier siècle avant JC, Livre III, chapitre 1 

Depuis toujours l'enfant Lune, solitaire au centre de son univers, donne l'impression de ne pas avoir besoin de compagnie. S'il passe son temps à gesticuler sur sa planète, personne ne peut dire s'il n'est pas en train de... communiquer. À dire vrai, peut-être faudrait-il dire qu'il danse, car ses gestes, presque toujours les mêmes, avec toutefois de nombreuse et subtiles variations, semblent tous être régi par une même énergie... et peut-être plus encore. Quiconque y eut assisté, pour peu qu'il eut quelques dispositions, eut sûrement eu l'impression qu'une sorte de géométrie lui était dévoilée. Il faudrait pour cela que ce spectateur attentif superpose les différents mouvements et recherche la clef qui ouvre la porte de l'infinité des interprétations possibles. Ces gestes et ces postures constitueraient alors une sorte de langage non pas secret mais légèrement voilé qui ne serait accessible qu'à qui se mettrait à danser lui aussi.




Aucun commentaire: