« Nagori évoque à la fois une nostalgie de notre part, pour une chose qui nous quitte ou que nous quittons, et la notion de quelque chose qui décale légèrement la saison, comme si cette chose même, par exemple des fleurs, la neige, ne quittait qu'à regret ce monde, et la saison qui est la sienne. C'est à la fois la chose et la personne qui la contemple qui sont dans le regret du départ.
¬étymologie du mot se rapporte à nami-nokori, "reste des vagues", qui désigne l'empreinte laissée par les vagues après qu'elles se soient retirées de la plage. Cela comprend à la fois la trace des vagues, ces sillons immatériels dessinés par les vagues sur le sable, et les algues, coquillages, morceaux de bois, et galets abandonnés sur leur passage. Il n'y a ni raison ni logique à cette accumulation en dépôt, mais une fois qu'elle est là, elle s'y établit pour un temps éphémère.»
Nagori, Ryoko Sekiguchi, P.O.L
Quatre-cents-treizième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Bleu
Avais-je eu? alors même, et plus tard ensuite, ne serait-ce qu’un éphémère soupçon d’affection pour l’enfant Lune. Une légère trace dans mon esprit délavé? La question était importante. Si cela avait été vrai, cela m’aurait certainement empêcher de penser avec une véritable objectivité. Fallait-il en avoir ou ne pas en avoir ? Il est des circonstances dans lesquelles on a pas vraiment le choix ou le temps de savoir. En ces moments là, le machine se met en branle toute seule et il ne reste plus que la possibilité de tout repenser après coup. Une fois que tout est fini... enfin.... c’est ce que l’on dit.
La plupart du temps lorsque je le voyais il restait assis sans rien dire. Il semblait s’être préparé tant il était assuré de l’effet qu’il produisait. Plus tard, beaucoup plus tard, j'apprendrais que toutes ces pensées n'avaient en rien préjugés de l'effet qu'elles produiraient. J'apprendrais aussi, bien trop tard, qu'il ne sert à rien de les avoir. Nous sommes, sur le moment, ce que nous pouvons être. Rien de plus, rien de moins. Faire comme si... ne sert à rien.
Rien de tel que de laisser faire ce mouvement puissant et fascinant qui accueille et donne la vie. Je crois sincèrement que j'ai moi-même dû dans le passé ressentir ce que ressentait l'enfant Lune...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire