(2) Une sorte d’égalité

– Pourquoi avons-nous ce pelage bleu?
– Je vous l’ai dit, nous sommes, pour grande part, le résultat de la volonté de l’homme.
– C'est ce que je ne comprends pas bien!
– Il y a fort longtemps...
– Combien de temps?
– Très longtemps... trop de temps pour que cela puisse être imaginé...
– Pourtant vous en parlez comme si vous y arriviez...
– C’est vrai... mon maître me l’a appris...
– Vous aussi?
– Moi aussi, quoi?
– Vous aussi vous avez un maître?
– Qui n’en a pas?
– Je voulais dire un maître «homme»!
– Qu’en savez-vous?
– Malgré tous leurs défauts, il faut admettre qu’ils sont les récipiendaires d’une certaine intelligence... même s’ils l’utilisent le plus souvent  pour des bêtises...
– Comme vous y allez! Alors? Vous disiez, il y a fort longtemps...
– Il n’y avait, il s’en faut de beaucoup, très peu d’hommes...
– Incroyable!
– Je ne vous le fais pas dire. Et ces hommes eurent l’idée de s’allier avec nos ancêtres lointains. Au début ce fut une sorte d’échange simple, une collaboration entre espèces comme il en existe dans la nature. 
– Vous voulez parler d’égalité?
– Disons une sorte d’égalité où chacun y trouve son intérêt sans prétériter l’autre.